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Beyond The Great Wall

                                     Beyond The Great Wall - 1964

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

=>  Film chinois réalisé par Li Han-hsiang en 1964.

 

 

 

 

 

 

 

Synopsis :

 

 

 

 

 

 

Wang Zhaojun (Lin Dai) entre en tant que concubine dans le palais de l’Empereur, ce dernier est en train de chercher une épouse. Chaque concubine est donc recensée par le peintre Mao Yanshou qui dresse le portrait de chacune d’entre elles. Mais en tant qu’artiste, il a tous les pouvoirs, il peut rendre les gens beaux ou moches ! Wang Zhaojun refuse de jouer à ce genre de jeu, elle passera trois années à attendre que l’Empereur la remarque enfin. À ce moment là, le peintre décide de s’enfuir, il sent que sa situation est risquée. Il va se rendre chez les Huns et se faire passer pour un émissaire venant proposer un mariage contre la paix…

 

 

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

 

Linda Lin Dai
Zhao Lei
Hung Boh
Cheung Kwong Chiu
Cheung Chui Ying
Lee Ying
Ou-Yang Sha Fei
Zhu Mu
Wong Yuet Ting
Man Sau

 

 

 

 

 

 

 

                                                            ***   Critique   ***

 

 

 

 

 

 

 

Avec Beyond the Great Wall, Li Han-hsiang se lance dans ce que l’on a appelé la série des ‘Beautés des Beautés’, films dans lesquels on retrouve une belle femme qui va tomber amoureuse d’un seigneur. C’est en gros la reprise du schéma de The Kingdom of the Beauty, premier grand succès de l’opéra huangmei produit par la Shaw Brothers.

 

 

 

Beyond The Great Wall - 1964 - Li Han-hsiang

 

 

C’est Li Han-hsiang qui va assurer la réalisation de bon nombre de ces films, à commencer par les deux cités plus haut. La formule marche, il n’y a pas de raison pour le moment de l’évincer. En tant qu’investigateur de ce genre, il s’intéresse à des femmes Impératrices ayant marquées l’Histoire de Chine, d’après ce que j’ai pu lire elles sont quatre.

 

 

 

Beyond The Great Wall - 1964 - Li Han-hsiang

 

 

 

L’histoire de Beyond the Great Wall ne va pas à l’inverse de la règle du réalisateur, on peut même constater que le scénario de ce film est assez fade, bien qu’il soit inspiré de faits historiques. En effet, Li Han-hsiang survole littéralement son sujet. Il aborde quelques idées qui auraient pu être approfondi comme la relation entre Zhaojun et le peintre. Ou encore plus importante, celle entre Zhaojun et l’Empereur !

 

 

 

Beyond The Great Wall - 1964 - Li Han-hsiang

 

 

Le peintre est présenté comme un marchand de rêve qui décide selon son humeur de donner sa chance à l’une des concubines, c’est son coup de pinceau qui peut faire toute la différence. On ne peut s’empêcher de penser que le réalisateur aurait pu faire un parallèle plus évident avec son propre travail au sein de la Shaw Brothers qui est d’une certaine façon de promouvoir le ‘Rêve Chinois’. Or, il n’en est absolument rien, il préfère donner à ce peintre le rôle de grand méchant du film.

 

 

 

Beyond The Great Wall - 1964 - Li Han-hsiang

 

 

 

C’est d’ailleurs avec ce personnage que se constitue l’essentiel des rebondissements du film, évidemment il ne faut pas chercher la rigueur scénaristique, voire même historique tant les évènements paraissent absolument disproportionnés. Il faut croire qu’un simple peintre ayant eut son entrée dans la cour de l’Empereur peut influencer sur les choix politiques du peuple d’à côté, c’est-à-dire les Huns. Quand je parle de choix politique, je parle directement d’une probable guerre entre les deux peuples !

 

 

 

 

 

Le scénario n’est vraiment pas le point fort du film, il semble bricolé pour pouvoir servir au mieux une petite morale. Li Han-hsiang nous montre tout de même le portrait d’une femme dévouée à son peuple alors que l’Empereur semble passer la plupart de son temps à chercher une épouse, les obligations politiques n’existent pas dans ce monde. Wang Zhaojun doit se sacrifier pour aider son peuple et lui éviter une guerre qui serait dévastatrice. Ce personnage est le cliché parfait d’une femme amoureuse qui prend conscience de l’importance de sa tâche une fois que la destinée lui est tombée dessus ! Dans tous les cas, Li Han-hsiang aime les femmes et veut à tout prix les mettre en avant dans ses histoires. Pour preuve, Zhaojun est plus importante dans le film que le pauvre Empereur incarné par Chao Lei.

 

 

 

 

 

Ces histoires se déroulant sur un fond historique permettent à Li Han-hsiang de profiter pleinement des décors en studio, on retrouve par exemple des reconstitutions d’un palais et des jardins assez splendides. Néanmoins, il y a quelques moments durant lesquels il sort du studio pour aller filmer en extérieur, et là le résultat est moins bon. Certes on assiste à une petite bataille, mais visuellement c’est terne, le contraste avec les décors de studio apparaît trop clairement. Ce réalisateur est de toute manière considéré comme un excellent faiseur en studio, cela se ressent très bien dans la majorité du film, il arrive à exploiter la beauté des décors et leur grandeur. En studio, le réalisateur a une totale maîtrise de tous les éléments, c’est cette perte de contrôle en extérieur qui peut sans doute gêner Li Han-hsiang.

 

 

 

 

 

En tant qu’opéra huangmei, il n’y a pas énormément de chants, en général la musique est utilisée comme outil narratif à quelques exceptions prêtes. Lin Dai effectue aussi une très belle danse, elle est entourée des servantes, la scène est remarquable surtout que Li Han-hsiang n’hésite pas à changer d’angle de caméra, il ne stagne pas devant la danse en restant la bouche ouverte.

 

 

 

 

 

Beyond the Great Wall est sorti seulement en 1964 alors qu’il avait été réalisé en 1958. Durant ce laps de temps, il y a d’autres opéras huangmei plus intéressants et plus riches qui ont été tourné, par Li Han-hsiang ou pas. Ce délai n’est pas en la faveur de Beyond the Great Wall, le film apparaît comme linéaire et cousu de fils blancs. Le talent de Li Han-hsiang est toujours présent, sa réalisation est efficace et sobre, mais il manque à ce film une ambition ou du moins un traitement plus respectueux envers les divers éléments de l’histoire. Beyond the Great Wall est une déception, un opéra huangmei mineur, dépassée par des réalisations plus poignantes comme The Love Eterne.

 



14/06/2012
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