Made In Asie

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Intimate Confession Of a Chinese Courtesan

                       Intimate Confession Of a Chinese Courtesan - 1972

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scénario :

 

 

 

 

La belle Ai Nu (Lily Ho), kidnappée par des brigands, est tenue prisonnière dans une maison close dirigée par l'envoûtante Lady Chun (Betty Pei). Elle devient rapidement la proie des hauts responsables de la ville qui viennent assouvir leurs fantasmes. Après une tentative d'évasion échouée, elle mettra au point sa terrible vengeance contre tous ceux qui ont abusé d'elle...

 

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

Lily Ho : Ai Nu

Betty Pei : Lady Chun

Yueh Hua : Le chef Ji

Fan Mei Sheng : Wu Huatian

Goo Man-Chung

Tung Lam

Chan Shen

Fang Mien

Yeung Chak-Lam

Peng Peng

Alan Tsui

Chan Lap-Ban

Wong Ching-Ho

Corey Yuen

Yuen Bun

Man Chung-San

Tsang Choh-Lam

Chan Hei

Chan Laap Ban

Hsi Chang

 

 

 

 

 

 

                                                ***   Critique   ***

 

 

 

 

 

 

 

La collection Shaw Brothers abat ses cartes et nous révèle ses chef-d’œuvres petit à petit grâce à Celestial Pictures associé à Wild Side video et CTV qui nous propose ce mois-ci quatre titres assez différents les uns des autres : Shaolin Temple (1976) et  Vengeance (1970) de Chang Cheh , Intimate Confessions of a Chinese Courtesan (1972) de Chu Yuan et  The Super Inframan de Hua Shan. Cette collection prodigieuse de la Shaw Brothers dont Wild Side a racheté une cinquantaine de titre promet de modifier durablement la vision que l’on a du cinéma Hongkongais des années 60 à 80. Wild Side nous a ainsi déjà permis de découvrir en version restaurée par Celestial Pictures, Trio magnifique (1966), Frères de sang (1973), 2 Héros (1974), Le retour de l’hirondelle d’or (1968), La trilogie du sabreur manchot réalisé par Chang Cheh ou Les griffes de jade (1968) de Chang Cheh et Ho Meng-hua.

 

 

 

 

 

 

 

Pour ce film Chu Yuan a eu un coup de génie en réunissant deux actrices aux physiques avantageux, Lily Ho et Betty Ting Pei qui ressemble par moment étrangement à Gong Li qui est elle-même une beauté changeante. On les retrouvera d’ailleurs toutes les deux dans Fourteen Amazons (1972),  Péplum historico-martial de Cheng Kang qui devrait sortir prochainement chez Wild Side en 2006. Intimate Confessions of a Chinese Courtesan (1972)  a été un film événement à sa sortie car les mœurs de l’époque interdisaient aux femmes d’avoir un amant et les relations homosexuelles étaient condamnées. Pour cette raison, ce film attira un public considérable qui accepta l’homosexualité de ce couple lesbien. Dans la foulée de ce succès, en 1984 Chu Yuan a signé le remake Lust for love of a Chinese Courtesan (1984) avec Candice Yu dans le rôle titre. Ce remake renforce d’avantage  les scènes érotiques.

 

 

 

 

 

 

 

La place du titre Intimate Confessions of a Chinese Courtisan, nous emploierons le titre chinois du film,  Ai Nu (esclave de l’amour) qui est aussi le nom de l’héroïne vengeresse de cette histoire d’esclavage sexuelle à la facture saphique que l’on présente comme un des films sources pour le Kill Bill (Kill Bill I & Kill Bill II)et de Quentin Tarantino. Il est vrai que Ai Nu et Kill Bill ont en commun de montrer une héroïne qui est aussi violée (à l’hôpital dans Kill Bill) alors qu’elle est totalement impuissante tout comme Ai Nu qui est abusée par plusieurs notables qui n’hésitent pas à la droguer ou à l’attacher.

 

 

 

 

 

 

Le personnage de Ai Nu (Lily Ho) c’est celui de la mariée "Black Mamba » (Uma Thurman). Black Mamba (la mariée tomber des nues pas ses collègues) doit tuer quatre de ses anciens collègues (Vernita Green, O-Ren Ishii, Budd et Elle Driver) avant de tuer Bill (David Carradine)avec qui elle partage une histoire d’amour tout comme Ai Nu, l’esclave sexuelle devenue amante de Lady Chun (Betty Pei Ti), la maîtresse du lupanar, devra tuer les quatre notables (que l’on voit sur l’image du bloc image) qui se sont disputés sa vertu au enchères avant qu’elle ne tue par l’amour et non par amour la belle et perfide Lady Chun. Black Mamba devient The Bride lors du deuxième épisode et elle affronte aussi les 88 gardes du corps de la reine de la pègre de Tokyo comme Ai Nu le fera avec les hommes de Lady  Chun à l’aide des techniques de combats qu’elle lui a elle-même permis d’apprendre tout comme dans Kill Bill puisque The bride est amené chez le vieux maître par Bill lui-même.

 

 

 

 

 

 

A cela il faut rajouter une forme d’inversion des polarités du mal et du bien entre les deux femmes. Ai Nu qui est l’innocence même au début du film atteint une forme de cruauté motivée par le désir de vengeance tandis que Lady Chun qui est une femme cruelle et sadique qui aime le goût du sang au point de se lécher le sang sur les doigts  sera toujours follement amoureuse de Ai Nu alors même que celle-ci lui crachera son dégoût à la face et lui coupera les deux bras. Cette inversion de polarité de la morale et des sentiments constitue d’ailleurs une bonne trouvaille pour rendre de la complexité aux personnages qu’il aurait été trop facile de caricaturer en les plaçant dans un schéma manichéen.

 

 

 

 

 

 

On remarquera d’ailleurs l’effort particulier fait par Chu Yuan pour construire l’affect de Ai Nu dont la transformation du personnage est rendue visible à l’écran grâce à une symbolique des couleurs qui marquent chaque étape importante de sa construction. Il faut noter qu’une fois de plus on retrouve ses attributs symboliques des personnages dans  Kill Bill quand Uma Thurman passe de Black Mamba à The Bride qui manie le sabre mais en portant la tenu de Bruce Lee dans Le jeu de la mort (1978). Ainsi, la robe jaune portée par Ai nu et déchirée lors de la vente aux enchères où elle est présentée devant les quatre notables symbolise la nouveauté et la fertilité tandis qu’elle porte une robe verte lors du viol par le premier des notables, une robe blanche quand elle devient courtisane comme pour faire le deuil de sa vie passée (en Chine le blanc est la couleur du deuil) ou encore un robe rouge pour faire mourir un des notables d’un arrêt cardiaque entraîné par une overdose d’aphrodisiaque et de sexe, etc.

 

 

 

 

 

 

La fin du film et de cette histoire est tout aussi inattendue finalement car on pense à une issue plus classique. On peut dire que Intimate Confessions of a Chinese Courtisan est un film qui donne de la matière aux comédiens pour construire des personnages complexes bien que le personnage de l’enquêteur Ji semble assez flou par rapport aux deux femmes dont le parallélisme passager laisse croire par moment à une réelle conversion de Ai Nu à l’amour lesbien que lui porte Landy Chun.



13/03/2012
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