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La Vengeance de l'Aigle

                             La Vengeance de l'Aigle - 1978

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scénario :

 

 

 

 

Un maître en arts martiaux (Ku Feng) adopte un groupe d'enfants pour en faire des tueurs impitoyables. Mais des années plus tard, alors qu'un des fils (Ti Lung) cherche à échapper à son emprise, il se retrouve traqué par ceux qu'il considérait comme ses frères. Sur sa route, il croise un jeune homme (Alexander Fu Sheng) qui décide de s'allier à lui pour pouvoir affronter 'Le Clan des Aigles' et leur leader.

 

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

Ti Lung

Alexander Fu Sheng

Guk Fung

Si Si

Jhonny Wang

Dick Wei

Bruce Tong

 

 

 

 

 

 

                                            ***   Critique   ***

 

 

 

 

 

 

 

Grand Wu Xia Pian oublié, la Vengeance de l'Aigle est le premier film de ce genre mis en images par le spécialiste du polar Sun Chung.

Chorégraphié par un Tang Chia inspiré, le métrage oppose deux stars emblématique de la Shaw Brothers, le noble chevalier Ti Lung, utilisant une sorte de nunchaku à trois bâtons, et Alexander Fu Sheng, lequel se sert principalement de deux courtes lames dissimulées dans ses manches.

Le scénario n'est peut-être pas un sommet de complexité mais il a le mérite de proposer une intrigue solide et bien pensée. Un vieil homme tyrannique veille sur ses treize fils adoptifs, de dangereux guerriers qui forment la bande des Aigles du Bateau de Fer, une sorte de gang dans l'esprit de la Horde Sauvage. Ils commettent de nombreux méfaits jusqu'à ce que l'un d'eux se révolte. Cet homme est Chi Ming Sing (joué par Ti Lung), lequel refuse d'exécuter une femme sans défense. Il prend la fuite, poursuivi par le reste du clan des Aigles et rencontre Cheuk Yi-fan (Fu sheng) qui désire venger son épouse, tuée par le clan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plutôt que d'opter pour une structure classiquement linéaire, Sun Chung brise un peu la trame générale en usant d'une habile alternance entre passé et présent. Très aisée à suivre l'intrigue n'en est pas moins prenante et riche, loin de la platitude de bien des métrages martiaux où tous les éléments du récit sont balancés au spectateur au terme de la première bobine.

Mais la vraie surprise de cette Vengeance de l'Aigle est sans conteste la qualité proprement exceptionnelle de la mise en scène, aussi efficace qu'élégante. Sun Chung réalise un métrage constamment prenant, servi par des chorégraphies réussies et nombreuses. Le film se déroule d'ailleurs souvent en extérieur, ce qui change agréablement des nombreux Wu Xia tournés dans les trois mêmes décors de studio. Lorsque le cinéaste se sert de ces décors, avec parcimonie, il parvient à leur donner une certaine classe et en tire le meilleur parti, ne se contentant pas d'une morne illustration. Mais il est certain que les passages les plus novateurs et agréables à l'œil sont situés en extérieur et confèrent au métrage une ambiance western des plus réussie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Car une des influences évidentes du cinéaste est sans conteste le Western spaghetti. Le récit débute d'ailleurs par la vision d'un héros blessé (Ti Lung) qui meurt de soif dans le désert, chevauchant une monture fourbue. Sauvé par Fu Sheng, notre "héros" se montre peu sympathique puisqu'il va abandonner son bienfaiteur après l'avoir volé. On retrouve là un thème classique du Western italien avec ce coté cynique et bien peu moral puisque la leçon à tirer de cette entrée en matière est, pour parler simplement: "si tu fais du bien a autrui tu seras récompensé en te faisant entuber".

La relation qui se tisse entre les deux protagonistes va ensuite évoluer mais sans jamais tomber dans l'amitié homo-érotique caractéristique de nombreux classiques du Wu Xia Pian. Les combats, pour leur part, sont très nombreux et jamais lassants, le chorégraphe tirant le meilleur parti des armes utilisées par les deux héros. Lors du final, le méchant vieillard (Guk Fung) pose de redoutables griffes d'acier sur ses poings et entame un fameux duel avec les héros. Le combat final déçoit rarement dans les métrages de la Shaw Brothers et celui de la Vengeance de l'Aigle ne fait pas exception.

En résumé, ce Shaw Brothers en apparence banal et anodin (peu aidé il est vrai par un titre fort insipide) s'avère une indéniable réussite qui mérite largement d'être redécouverte.



13/03/2012
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