Made In Asie

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Lady Is The Boss

                                            Lady Is The Boss - 1983

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scénario :

 

 

 

 

Un gymnase s’ouvre à HK. Le fondateur du clan qui se trouve aux USA est invité, mais trop malade pour faire le voyage, il envoie sa fille pour le représenter durant la cérémonie d’ouverture. Là, elle se heurte aux mâitres traditionalistes quand elle veut moderniser l’école en apportant ses méthodes venant d’Amérique, d'où les BMX. L’affrontement est inévitable.

 

 

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

Lau Kar Leung
Kara Hui Ying Hung
Gordon Liu Chia Hui
Hsiao Ho
Robert Mak Tak Law
Cheung Chin Pang
Wong Yu
Johnny Wang Lung Wei
Ku Feng
Lam Fai Wong

 

 

 

 

 

                                                        ***   Critique   ***

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1984, Liu Chia-liang a déjà une belle brochette de succès produits par la Shaw Brothers derrière lui, de Executioners From Shaolin au carton The 36th Chamber Of Shaolin, en passant par sa fausse suite sans oublier Mad Monkey Kung Fu. En 1980, My Young Auntie marque la mise en place d’une héroïne de caractère vraiment pas décidée à se laisser impressionner par la gente masculine. Lady Is The Boss remet ça pour le plus grand plaisir des amateurs de vrais films de kung fu, surtout quand ceux-ci abattent d’un coup de pied les préjugés qui ne voient que l’homme au sommet du film d’action. Kara Hui est de retour !

 

 

 

 

 

Que ce soit en robe traditionnelle ou en tenue disco, Liu Chia-liang répond toujours présent quand il s’agit de montrer devant la caméra sa science martiale, avec l’humour léger d’un My Young Auntie ou l’intensité émotionnelle d’un The Eight Diagram Pole Fighter. Le réalisateur est plutôt habitué à tourner des films ancrés dans l’histoire ancienne de la Chine quand il s’attelle à la Kung Fu Comedy contemporaine Lady Is The Boss. Ce film reprend beaucoup d’éléments qui déclenchaient les scènes humoristiques et martiales de My Young Auntie, les deux principaux étant le désaccord entre les générations et la confrontation des cultures.

 

 

 

 

 

 

L’apprentissage des arts martiaux chinois à Hong Kong, ville moderne, constitue un sujet parfait pour traiter du statut d’un art ancestral dans une cité urbaine en constant changement. Il n’y a qu’à voir le maître de l’école (Liu Chia-liang), complètement dépassé par les évènements. Cet expert en Kung-fu que tout le monde qualifie de conservateur, avec tout le respect qu’on lui doit, n’a pas compris comment attirer les gens dans son école, qui se résume à cinq élèves. S’il voit d’un mauvais œil les techniques de promotion de son école par la fille de son propre maître, qui consistent à brailler dans la rue en distribuant des tracts ou encore à se faire s’affronter des gosses sur un ring artisanal en pleine rue, il n’empêche que cette jeune charmeuse qui mélange mandarin et anglais sait attirer du monde à l’école. Mais il faut voir à quel prix : moitié discothèque moitié école d’arts martiaux, élèves préférant la sieste aux exercices, Liu Chia-liang et ses vieilles méthodes d’enseignement en voit de toutes les couleurs. La fille de son maître, dont le survêtement est endossé par la très sportive Kara Hui, est une chinoise américanisé et s’oppose donc, avec son refus de dispenser un enseignement strictement chinois, à Liu Chia-liang, comme ce dernier s’opposait à son fils occidentalisé dans My Young Auntie. Pour résumer, Liu Chia-liang se confie une fois de plus le rôle de l’homme respectable, honorable défenseur des traditions chinoises dans une société en pleine évolution, qui se retrouve contredit par la nouvelle jeunesse.

 

 

 

 

 

 

 

S’il est un réel problème soulevé avec humour dans Lady Is The Boss, c’est bien le suivant : comment faire pour que les gens s’intéressent à la pratique du kung fu de nos jours ? Adaptation, tel est le mot qu’appliquera Kara Hui et les cinq élèves de Liu Chia-liang, face à la rigidité de ce dernier. Une grande partie des nouveaux élèves de l’école, attirés par la promotion accrocheuse mais efficace, sont des filles qui travaillent dans un night club et qui accompagnent les hommes durant leur soirée et les encouragent à boire. Quand les hommes se sont bien remplis le cornet, ils deviennent évidemment moins courtois et ont une fâcheuse tendance à vouloir tripoter la poitrine de leur hôte. Et c’est là que les demoiselles appliquent les techniques de défense ravageuses de l’école de Kara Hui, au grand énervement du boss du night club dont la clientèle amochée commence à râler. Et voici comment Liu Chia-liang le réalisateur, même si son personnage dans le film n’a pas compris la baisse d’intérêt des gens pour le kung fu et prône l’enseignement traditionnel avec la répétition des postures, démontre qu’il faut apprendre le kung fu aux gens tel qu’il peut leur servir. C’est un art si complet que des jeunes filles peuvent y puiser des techniques d’autodéfense, et où chacun peut piocher ce qui peut lui être utile.

 

 

 

 

On aurait pu penser que la beauté chorégraphique des films de maître Liu se serait peu à peu évaporée, d’un film à un autre. Lady Is The Boss prouve avec originalité qu’il n’en est rien. Vraiment adaptés au contexte urbain et moderne, les combats ont vraiment la patate et n’ont rien à voir avec ceux des films de kung fu en costume que le monsieur a signé quelques années auparavant. La géniale inventivité de Liu Chia-liang nous offre cette fois-ci de savoureux moments, comme la scène, qui en rappelle une de My Young Auntie mais mise à jour en version disco, où Kara Hui et ses cinq élèves affrontent une bande de loubards en boîte de nuit, par des frappes mêlées à de la danse, le tout dans le rythme et avec classe. De la pure Kung Fu Comedy !

 

 

 

 

 

 

Mentionnons également la scène de baston à vélo, chose peu commune dans les films de kung fu ! Et n’oublions surtout pas la monumentale scène finale dans un gymnase, où l’on voit les protagonistes se battre en utilisant des modules de gymnastique (Hsiao Ho à la barre parallèle, du tout bon !). Cette scène, réalisée tout en finesse (chorégraphies avec une poutre, acrobaties sur un trampoline) rappelle plus que jamais que Liu Chia-liang ne manque jamais d’idées, et que quand on parle de ce genre si subtil qu’est la Kung Fu Comedy, il est l’homme de la situation.

 

 

 

 

La complicité des cinq élèves de Liu Chia-liang dans le film n’est pas due au hasard : ils font pour beaucoup partie de l’entourage de Liu dans ses films depuis des années. Gordon Liu, Wong Yu, Hsiao Hou, Kara Hui, Johnny Wang sont tous sans exceptions d’excellents artistes martiaux, et rien que le fait d’avoir été choisis par un spécialiste comme Liu Chia-liang en est une preuve. Ce dernier profite de la présence de Gordon Liu et de Hsiao Hou pour faire un clin d’œil à deux de ses films dans le combat final : Gordon Liu se met torse nu et parodie son rôle de San Te dans The 36th Chamber Of Shaolin alors que Hsiao Hou fait le singe en référence à Mad Monkey Kung Fu.

 

 

 

 

 

 

Inutile de préciser que les disciples de Liu assurent le spectacle avec facilité et le sourire. On pourrait regretter que les cinq élèves rigolards (dont Cheung Chin Pang et Robert Mak, un peu cachés par les personnalités des protégés de Liu cités plus haut) ne se battent vraiment que lors du final anthologique. Mais il aurait fallu un film de trois heures minimum pour donner la part belle à chacun de ces jeunes prodiges !

 

 

 

 

 

Nouveau succès pour Liu Chia-liang dont la carrière à l’époque de Lady Is The Boss ne compte pas beaucoup de déchets. Chorégraphies irréprochables et scènes humoristiques efficaces : la belle Kara Hui et son équipe de jeunes marioles font mouche sur un air disco.

 

 

 




 

 

 



23/03/2012
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