Yukio Mishima, transformé en mythe par son suicide spectaculaire en 1970, est un vrai héros de cinéma. Ses derniers jours sont d'une dramaturgie si parfaite qu'ils ont déjà inspiré un excellent film, « Mishima » de Paul Schrader, primé à Cannes en 1985. Romancier à succès, Mishima s'était laissé envahir par ses sentiments nationalistes ; il fonda une milice privée pour restaurer l'impérialisme. Après une tentative manquée pour rallier les forces d'autodéfense japonaises, il se suicida par seppuku et mourut comme il l'avait voulu, en samouraï.

Cette année, Un Certain regard propose la vision de Koji Wakamatsu dans « 25 novembre 1970, le jour où Mishima a choisi son destin ».

 

 

Wakamatsu s'est posé mille questions sur cette mort absurde et anachronique. Pourtant, son film ne propose qu'une reconstitution plate, bavarde et mièvre d'une histoire censée aller crescendo dans la folie. L'erreur de casting est impardonnable : choisir un acteur jeune, lisse et frêle pour incarner Mishima, qui dégageait un charisme brutal, une virilité. Arata Iura est si peu convaincant qu'on se demande comment les jeunes miliciens, bien plus exaltés, eux, ont pu avoir envie de mourir pour lui...

Entrecoupé d'images d'archives montrant les révoltes récurrentes de la jeunesse japonaise, mais aussi de plans de cerisiers en fleurs (!), le film s'enlise dans la lenteur et le manque total d'inventivité. Là où Schrader filmait le seppuku de Mishima comme le finale fortissimo d'un opéra, Wakamatsu l'accompagne d'une petite mélodie gentillette au piano, qu'on a déjà trop entendue les deux heures précédentes.

 

 

 

 

 

 

 

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11.25 Le Jour Où Mishima A Choisi Son Destin - Bande annonce vost par CineMovies.fr