The House Of 72 Tenants
The House Of 72 Tenants - 1973
Scénario :
Un quartier populaire de Hong Kong habité par 72 locataires (représentant tous les petits métiers de la population hongkongaise), assez pauvres mais heureux, et ne manquant jamais de ressort. Face à eux, un couple de propriétaires, un homme et une femme retors et méchants, acoquinés à un représentant de la loi véreux. Nous sommes alors lancés dans la comédie sociale et, évidemment, les faibles auront raison des forts.
Casting :
Yueh Hua
Tin Ching
Cheng Lee
Woo Gam
Lydia Shum Tin-Ha
Hoh Sau San
Lau Yat Fan
Ku Feng
Cheng Hong Yip
Lee Sau Kei
Cheng Miu
Leung Tin
Helena Law Lan
Nam Hung
Danny Lee Sau-Yin
Ouyang Shafei
Lau Dan
Chan Mei Hua
Wong Ching Ho
Karen Yip Leng Chi
Si Si
Wong Hon
Lau Ng Kei
Lee Ho
Wong Kwong Yue
Do Ping
Adam Cheng Siu-Chow
Yeung Chak Lam
Ricky Hui Koon-Ying
Wong Chung
Chan Shen
Paang Paang
Kong Ling
Got Dik Wa
Lam Fung
Chung Wa
Lily Ho Li Li
Ching Gong
Sai Gwa Paau
Booi Dai
Luk Chin
Yu Tzu Yun
Law Hon
Yue Ming
Ku Chiu Chin
*** Critique ***
The House Of 72 Tenants, remake d'un film homonyme réalisé exactement 10 années plus tôt (et adapté d'une pièce de théâtre), est une date dans l'histoire du cinéma hongkongais. A cette époque, début des années 70, la production locale subit la domination écrasante des films d'arts martiaux tournés en langue mandarine, et plus particulièrement celle de Bruce Lee, star incontournable dans l'ensemble des pays asiatiques.
C'est aussi l'époque d'une sévère crise économique ressentie très fortement dans la colonie (et aggravée en octobre 1973 par le premier choc pétrolier consécutif à la guerre du Kippour et la création de l'OPEP). La population hongkongaise de souche souffre. La production locale s'oriente alors tout naturellement vers la comédie et délaisse peu à peu les récits martiaux : c'est la fin d'une époque (il faudra attendre le début des années 80 pour assister au mariage du kung-fu et de la comédie qui donnera la "kung-fu comédie").
Les spectateurs veulent désormais qu'on leur propose à l'écran une représentation positive de leur vie quotidienne : les films seront tournés en cantonais (langue parlée à Hong Kong), développeront une philosophie optimiste et prendront place dans des décors urbains (les comédies des frères Huien sont d'excellents exemples : The Private Eye, The Contract...).
The House Of 72 Tenants répond exactement à ce cahier des charges. Mieux, il offre aux spectateurs une pléiade de vedettes qui apparaît tout au long du film, pour quelques secondes ou beaucoup plus : quasiment tous les acteurs sous contrat avec la Shaw Brothers sont présents à un moment ou à un autre.
The House Of 72 Tenants arrivera en tête du box office local, infligeant une sévère défaite au Enter The Dragon de Bruce Lee (sanctionné pour s'être "vendu" à Hollywood ?). Le cantonais avait définitivement enterré le mandarin comme langage à l'écran. (NB : Bruce Lee décède le 20 juillet 1973 : la prédominance de la comédie sur les arts martiaux ne fait alors plus aucun doute).
Que penser aujourd'hui de ce film ? Il est à prendre comme un témoignage historique, à l'image de ces films de studios hollywoodiens des années 40 où toutes les vedettes sous contrat venaient parader (par exemple, en 1949, East Side, West Side de Mervin LeRoy pour la MGM).
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais il est agréable de s'amuser à reconnaître toutes ces têtes déjà croisées dans les autres productions Shaw Brothers. Pour ce qui est de la comédie, on est un ton en dessous des frères Hui et loin de Stephen Chow. Vous êtes prévenus !
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