Made In Asie

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Un seul bras les tua tous

                         Un seul bras les tua tous - 1967

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scénario :

 

 

 

 

 

Le père de Fang Gang (Ku Feng) est tué devant les yeux de son fils (Jimmy Wang Yu) alors qu'il sauvait son maître des griffes d'un ennemi retors. Pour le remercier, le maître (Tien Feng) accepte de l'élever comme son propre enfant, près de sa fille (Violette Pan Yingzi), et de lui apprendre les arts martiaux au sein de son école.
Les années passent et Fang Gang, jeune homme entêté et fier, est méprisé pour sa basse origine par deux de ses camarades et méchamment chahuté par la fille du maître, secrètement amoureuse de lui.
Une nuit, au cour d'une querelle idiote et devant le désir de Fang Gang de quitter l'école, la jeune femme lui coupe accidentellement le bras. Gravement blessé, le manchot est recueilli par une paysanne (Lisa Chiao Chiao) qui le soigne et lui redonne goût à la vie...

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

Jimmy Wang Yu : Fang Gang

Chiao Chiao : Hsiao Man

Huang Chung-shun : Wei Hsuan

Pan Yin-tze : Qi Pei Er

 

 

 

 

 

                                               ***   Critique   ***

 

 

 

 

 


Le personnage du sabreur manchot, incarné par Jimmy Wang Yu, représente une sorte de fantasme de puissance car il est tout à fois amoindri, mutilé, et triomphe de ses ennemis avec une aisance déconcertante, donc jouissive. La beauté plastique des combats, accompagnée d’une mythologie sympathique (le héros tient son enseignement d’un livre dont les pages ont brûlé à moitié et dont il ne reste que la méthode de combat pour le bras gauche ; livre qui lui est transmis par une femme qui l’a précédemment sauvé) rendent ce film vraiment divertissant, trouvant le juste équilibre, où les combats s’inscrivent gracieusement dans les méandres du scénario et, qui plus est, loin des excès gore qui auront par la suite la préférence d’un Chang Cheh tout dévoué au pouvoir cathartique de la violence.

 

 

 

 

image de Un seul bras les tua tous

 

 

 

The one-armed swordsman, ou Dubei Dao dans son idiome original, s’inscrit dans la lignée des wu xia pian à philosophie confucianiste, mettant en haut de l’échelle des valeurs le respect et la dette envers le personnage du père / maître, laissant le personnage principal torturé par des problèmes d’ampleur shakespearienne ; ici, bien q’une femme lui ait coupé le bras (ce n'est pas rien, tout de même), notre sabreur manchot va voler à son secours quand elle se retrouvera piégée par des brigands, et que le père de celle-ci s’est déjà sacrifié pour essayer de la sauver. Tout cela car le père de la jeune femme n’est autre que son ancien maître, le sauvetage étant donc une façon de ré-équilibrer la balance.

 

 

 




 


Au niveau de la réalisation, Chang Cheh assure vraiment avec des mouvements de caméras fréquents mais toujours justifiés, élaborés avec un grand soin (ce qui ne sera malheureusement plus le cas dans sa fin de carrière). Les combats, chorégraphiés de main de maître (c’est la cas de le dire) par Liu Chia-Liang, futur réalisateur d’une flopée de films kung-fu très réussis, sont tout à fait intéressants. Même si la préférence, dans toute l’écurie de réalisateurs Shaw Brothers, ira sans nul doute à Liu Chia-Liang ou Chu Yuan, réalisateur du grand Intimate confessions of a chinese courtesan (1972), cet opus de Chang Cheh -qui connaîtra deux suites- reste une date dans le film de sabre chinois, et supporte un visionnage au premier degré plus de 40 ans après sa réalisation. Le personnage central, traversant l'histoire du cinéma chinois, squattera d'ailleurs plus d'une fois les écrans après 1967, notamment en confrontation avec un autre archétype surpuissant et infirme, dans le bien nommé Zatoichi contre le sabreur manchot (Kimiyoshi Yasuda, 1971).

 

 

 

 

 


Un seul bras les tua tous



12/03/2012
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