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Les 8 Diagrammes De Wu-Lang

                     Les 8 Diagrammes De Wu-Lang - 1983

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scénario :

 

 

 

 

Le général Pan Mei (Lin Ke Ming), figure politique de la dynastie des Sung, ourdit un complot afin de détruire une famille rivale et proche du pouvoir, la famille Yang. Pour ce faire, il n'hésite pas à s'allier avec des guerriers mongols et tend un piège aux six frères qui la composent ainsi qu'à leur vénérable et puissant père. Du carnage, seuls deux représentants de la fratrie parviennent à sortir vivants : le fils numéro 6 (Alexander Fu Sheng) qui y laisse ses esprits, rendu fou par l'horreur du massacre, et le fils numéro 5 (Gordon Liu Chia Hui), qui erre dans la nature avant de frapper à la porte d'un monastère bouddhiste.
Mais les préceptes religieux entrent bien vite en conflit avec la rage vengeresse du fils Yang et un des moines (Philip Ko Fei) lui enjoint bien vite d'en quitter l'enceinte.
Pendant ce temps, la mère Yang (Lily Li Li Li) apprend par hasard que son cinquième fils est vivant et demande à sa plus grande fille - soeur numéro 8 (Kara Hui Ying Hung) - de se déguiser en épéiste et de partir à sa recherche. Malheureusement, Pan Mei réussit à la capturer, poussant le fils numéro 5 à sortir de sa retraite...

 

 

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

Gordon Liu Chia Hui
Alexander Fu Sheng
Kara Hui Ying Hung
Lily Li Li Li
Philip Ko Fei
Lin Ke Ming
Johnny Wang Lung Wei
Chu Tiet Wo
Lau Kar Leung
Ching Chu

 

 

 

 

 

                                                         ***   Critique   ***

 

 

 

 

 

 

A la manière d’un Magnificent Butcher, Eight Diagram Pole Fighter est un film à l’histoire chaotique, marqué par la tragédie, et l’intrigue s’en ressent. En effet, c’est en parallèle du tournage de ce film qu’Alexander Fu Sheng, véritable star, est décédé dans un accident de voiture dans lequel le jeune Wong Yu sera blessé.

 

 

 

 

 

Cet événement a beaucoup marqué l’équipe, Gordon Liu se montrant aujourd’hui encore ému en abordant le destin de son jeune ami. L’intrigue déjà nihiliste, sera traitée avec rage, et suivra un crescendo émotionnel qui culminera dans un final apocalyptique. Bien plus proche d’un film de Chang Cheh que des films précédents de Lau Kar Leung, Eight Diagram Pole Fighter est un film violent, où le sang côtoie magistralement la tragédie entre deux coups de bâtons.

Il est intéressant de noter la progression dramatique, qui rappelle un peu celle d’un Running On Karma de Johnnie To. Le refus, la rage, puis pour finir, la résignation face à un destin qu’on ne contrôle pas. Cette philosophie, symbolisée par le personnage de Wu Lang, est nécessaire pour expier la barbarie à laquelle on vient d’assister.

 

 

 

 

 

En effet, les combats transpirent la rage voire même la haine. Il n'y à qu'à voir le premier affrontement, où les frères sont piégés, pour un premier combat dantesque au point qu’il pourrait constituer le climax de n’importe quel film. La qualité restera constante d’un affrontement à l’autre, et même les échanges les plus courts sont mémorables. La variété est également au rendez-vous, les duels alternants avec les affrontements de masse. Mais la violence ne quittera jamais ces rencontres, même lorsque les moins shaolin entreront en scène.

 

 

 

 

 

Si les acteurs de la scène d’introduction ne sont pas tous suffisamment mis en valeur (Robert Mak, Liu Chia Yung ou Hsiao Ho n’étant que peu exploités) le reste du casting est parfaitement employé. On pense notamment à Philip Ko qui manifeste une présence terrifiante, tant dramatiquement (il est plus charismatique que jamais) que martialement. Son duel au bâton contre Gordon Liu est sans doute l’un des combats les plus complexes et vifs qu’on ait pu voir et n’a pas pris une ride. Kara Hui et Yuen Tak ont un peu l’occasion de se montrer, mais on sent que leur scène sont destinées à combler le vide laissé par le décès d’Alexander Fu Sheng, et elles n’ont pas le même impact que le reste. Johnny Wang Lung Wei est une fois de plus diabolique à souhait et a l’occasion de montrer son talent dans un final old school très acrobatique sans jamais verser dans le grand guignol.

 

 

 

 



 

L’aspect didactique cher à Liu Sifu est présent, mais c’est la dramaturgie qui prend le pas sur tout le reste pour une fois, le personnage central rappelant sans cesse sa quête de vengeance. Gordon Liu trouve le rôle de sa vie. Sa souffrance est tellement palpable que sa vengeance haineuse paraît plus légitime que jamais. Rarement l’acteur aura manifesté une telle intensité, ne surjouant jamais, faisant passer l’émotion à travers un simple regard, et se déchaînant au point d’être effrayant dans les combats.

 

 

 

 

 

L’ensemble des acteurs donne le meilleur de lui-même, visiblement galvanisé par le décès de Fu Sheng. L’ambiance est désespérante, sombre, violente, Eight Diagram Pole Fighter est un film marquant, poignant même, aux combats inoubliables et injustement boudé par le public à l’époque.



16/03/2012
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