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New Tales Of The Flying Fox

                         New Tales Of The Flying Fox - 1984

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scénario :

 

 

 

 

Deux maîtres d'arts martiaux (Alex Man et Leung Kar Yan) s'affrontent en duel pour déterminer qui a la meilleure technique de combat. Mais suite à la fourberie du frère de l'un d'entre eux (Goo Goon Chung), un des vertueux chevalier est empoisonné. Son épouse (Kan Chia Fong) n'a que le temps de confier leur fils à un homme de confiance (Lam Fai Wong) avant de se faire tuer à son tour.
Devenu adulte, le jeune homme (Felix Wong) part à la recherche de l'assassin de ses parents pour se venger et se retrouve plongé dans de sombres manigances politiques...

 

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

Felix Wong Yat Wah
Kara Hui Ying Hung
Alex Man Chi Leung
Goo Goon Chung
Tai Pui Ling
Chan Si Gaai
Leung Kar Yan
Lau Yuk Pok
Elvis Tsui Kam Kong
Lam Fai Wong
Tong Chun Chung

 

 

 

 

 

 

                                                       ***   Critique   ***

 

 

 

 

 

 

 

 

On tend à l’oublier rapidement mais la Shaw Brothers n’a pas été juste une société de production cinématographique. Sir Run Run Shaw est aussi le patron de la plus puissante chaîne de TV de HK, la T.V.B.. C’est vers la fin des années 70/début 80 que cette dernière prend définitivement l’ascendant sur le versant cinéma du studio. La T.V.B. va cependant venir soutenir l’effort de guerre de la Shaw Brothers ciné, durant cette période, en formant des réalisateurs et des acteurs pouvant être ensuite utilisé pour le grand écran. De préférence après avoir accumulé une bonne dose de popularité auprès du public, bien entendu. New Tales Of The Flying Fox illustre bien ce phénomène d’échange entre les deux volets de l’empire Shaw. Son réalisateur, Lau Shut Yue, et bon nombres des acteurs du film (Felix Wong, Alex Man…) ont officié en majeur partie à la T.V.B. avant de travailler sur le film. L’univers Wu Xia Pianesque et les décors de studio font eux aussi partie des classiques des séries made in T.V.B. (mais après tout cette orientation vient des films de Chang Cheh et autres Chor Yuen à l’origine, donc de la Shaw Brothers ciné, comme quoi l’échange est cyclique).

 

 

 

 

L’histoire de New Tales Of The Flying Fox n’en est pas à sa première adaptation. Deux longs métrages avaient été réalisés précédemment, le plus récent datant juste de 4 ans ! L’idée de lui donner une nouvelle adaptation cinématographique est pour le moins surprenante, surtout dans un contexte où le Wu Xia Pian ne fait plus recette sur les grands écrans de l’ex colonie Britannique. Les raisons sont certainement diverses : Espoir d’un retour du genre en bonnes grâces (ils n’avaient d’ailleurs pas totalement tort, cela reviendra 6 ans après) cumulé à une déconnexion des exécutifs du studio par rapport aux attentes du public, tentative de profiter du succès des séries de la T.V.B. en transposant la formule au cinéma et nécessité d’utiliser des décors et des acteurs sous contrats. Tout comme les autres films basés sur les même motifs (Holy Flame Of The Martial World ou Secret Service Of The Imperial Court), New Tales Of The Flying Fox se plantera au box office. Mais tout comme les autres films cités, il s’agit d’une réussite qui mérite d’être visionnée par les amateurs du genre.

 

 

 

 

 

Comme tout bon Wu Xia Pian des années 80, New Tales Of The Flying Fox oscille entre respect de la tradition Shaw Brotherienne et volonté d’injecter un peu de sang neuf. Mais le film est trompeur à ce niveau. S’ouvrant sur des extérieurs et nous offrant un combat rapide et câblé dés son introduction, cette nouvelle version des aventures du « Flying Fox » tend à nous faire croire que ce sera l’aspect novateur qui dominera alors qu’il n’en est rien. Très vite, le métrage retrouve ses aspects Shaw Brotheriens les plus classiques : Décors de studio omniprésents, aspect propre et lisse des costumes et décors (alors que le début se passait dans un temple en ruine).

 

 

 

 

 

 

 

Quelque soit les tentatives d’apporter du neuf par les réalisateurs, l’héritage Shaw Brothers reste le plus fort.
On peut d’ailleurs, plus largement, remarquer que si lesWu Xia Pian de 83 produits par le studio sont marqués du sceau du fantastique et des effets spéciaux (suivant la nouvelle voie tracée par Buddha's Palm et Tsui Hark avec son Zu), ceux de 84 reviennent vers des histoires moins riches en délires visuels (et donc beaucoup moins coûteux, l’argument essentiel de ce changement n’en doutons pas !). Un traitement beaucoup trop old school pour le public de l’époque qui n’est plus intéressé par ce type de divertissement vieillot.

 

 

 

 

 

 

Mais revenons au film même. Son visuel marqué ne l’empêche pas de développer une histoire solide. On y retrouve quasiment toutes les grandes figures classiques du genre : Complot politique, revanche d’un fils à cause de l’assassinat de ses parents, recherche de la meilleure technique martiale et en plus un triangle amoureux ! Difficile de faire plus complet ! Toutes ces intrigues sont parfaitement intégrées à l’ensemble du récit, se complètent les unes aux autres et sont développées comme elles le méritent (avec un léger bémol pour la partie politique). Une petite touche comique est aussi présente au cours du récit mais toujours utilisé avec parcimonie. Jamais cet aspect ne vient empiéter sur les moments dramatiques.

 

 

 

 

 

L’histoire ménage bien entendu de nombreuses occasions pour des affrontements violents. Comme relevé précédemment, les combats ne sont pas ouvertement fantastiques. Des câbles sont utilisés de temps en temps mais la majeure partie des chorégraphies est au sol, reposant avant tout sur les compétences des acteurs. Le casting a heureusement bien été fait. Felix Wong, en bon habitué du genre, se débrouille bien, tout comme (plus surprenant !) Alex Man, pour ne citer que les premiers rôles. Mais c’est comme il se doit, Kara Wai qui délivre la plus belle prestation martiale. Son duel avec un maître sur des pots de terre est particulièrement réussi. Les acteurs sont quand même un peu aidés par un recours fréquent à l’undecranking (la touche accélérée pour faire simple) qui confère une intensité supérieure aux combats.

 

 

 

 

 

 

Wu Xia Pian solide, New Tales Of The Flying Fox n’a pour seul défaut que son contexte de production. Les amateurs de néo Wu Xia Pian (post 1990) risquent de buter sur son visuel relativement daté. Ceux qui ne jurent que par les productions Shaw Brothers seront ravis. Et les fans de Wu Xia Pian, au sens large, peuvent eux sans hésiter visionner ce film digne du genre qu’ils aiment tant.



29/03/2012
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