Made In Asie

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The Amorous Lotus Pan

                                   The Amorous Lotus Pan - 1964

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

=>  Film chinois réalisé par Li Han-Hsiang

 

 

 

 

 

 

Synopsis :

 

 

 

 

 

 

Une jeune servante nommé Lotus Pan (Diana Chang) a dû se marier avec Wu Da (Huang King), un vendeur ambulant de pain. Un jour, Wu Song (Paul Chang Chung) le frère de Wu Da arrive triomphalement en ville pour avoir tuer un tigre qui effrayait les gens de la région, il est récompenser par un poste d’officier par le maire. Quand la jeune femme découvre son beau-frère, elle tombe amoureuse et essaye de le charmer.

 

 

 

 

 

 

 

Casting :

 

 

 

 

 

 

Diana Chang Chung Wen
Paul Chang Chung
Pak Wan
Wong Gam
Lee Kwan
Hung Mei
Cheng Miu
Han Ying Chieh
Nam Wai Lit
Lau Kar Leung

 

 

 

 

 

 

 

                                                              ***   Critiques   ***

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est en parti grâce à son scénario que le film arrive à se dégager de la simple production de l’époque. Il ne peut pas encore toucher à une caméra et laisser aller son instinct, il lui faudra attendre quelques années pour cela, mais avec The Amorous Lotus Pan, il nous montre déjà son intérêt pour les rapports entre hommes. N’aller pas imaginer pour autant voir des jeunes hommes virils aux torses nus, le wu xia pian n’en est pas encore à ce stade. Pour affirmer son idée, Chang Cheh se révèle beaucoup plus subtile.

 

 

 

 

 

 

Wu Da est un homme petit, gros et au grand cœur qui a épousé Lotus Pan une femme magnifique qui attire forcément l’attention des autres hommes. Il n’y a pas d’amour dans ce couple, mais Wu Da sait tout de même se montrer attentif voire très protecteur envers sa douce épouse. Il est évident que lorsque son frère débarque dans la maison, la jeune femme ne peut être qu’attirée par un homme fort, vaillant, à l’apparence d’un Dieu ! On retrouve là bel et bien la trace d’un triangle amoureux de chang chehien. Néanmoins, Wu Song ne se laisse pas séduire par Lotus Pan qui n’a aucun scrupule à le charmer pendant l’absence de son mari.

 

 

 

 

 

 

On sent chez ce beau-frère un intérêt pour la femme, mais l’aspect moral le retient d’agir dans l’instinct, il préfère donc partir de la ville. Il vient d’expérimenter la femme, il comprend qu’elle ne fera aucun cadeau à son frère si un homme se présente, Lotus Pan est un danger potentiel pour Wu Da. La subtilité du rapport entre les frères apparaît, ce qui intéresse Chang Cheh c’est exactement cette relation entre un frère inquiété et un frère insouciant. Le beau frère s’immisce littéralement au sein du couple pour intervenir et tenter de sauver son frère !

 

 

 

 

 

 

En dehors de ces deux hommes, on retrouve Lotus Pan. Cette femme est maligne et désire trouver un homme qui sera capable de la satisfaire. Chang Cheh traîne cette femme dans la boue, elle passe par différents statuts d’abord servante puis femme mariée pour passer au rôle de maîtresse et finir en tant que complice d’un meurtre ! On ne peut pas dire que Chang Cheh ne l’a ménage pas. Durant ce film on suit sa descente en enfer. On peut comprendre que montrer son ascension aurait donné à ce personnage une image peut-être plus attirante. Ce que cherche le scénariste c’est à lui enlever son humanité. Quand son mari excédé finit par l’insulté de prostituée, on ne peut pas prendre parti pour la femme, on a bien vu qu’elle a agit sans l’ombre d’une retenue morale.

 

 

 

 

 

 

L’autre personnage féminin n’est pas non plus très propre, il s’agit de la gérante du bar d’à côté, une vieille femme sans scrupule qui organise des pièges et qui dans les situations peu favorables pensent avant tout à son nombril. C’est une manipulatrice.

 

 

 

 

 

 

Un autre point nous fait penser que Chang Cheh a déjà dans la tête de remodeler le wu xia pian, dans les dix dernières minutes nous assistons à un combat dans une rue rapidement désertée par les habitants, très proche de ces grandes avenues désertiques westerniennes avec entre autre la mère qui vient chercher le bébé laissé abandonner en plein milieu de la place. Alors les combats ne sont pas d’une très grande qualité comparé à ce que l’on verra moins de deux ans plus tard, on retrouve quelques passages assez sanglants comme un couteau de cuisine enfoncé dans le visage d’un bandit !

 

 

 

 

 

 

 

Mais il ne faut pas oublier que The Amorous Lotus Pan est avant tout considéré comme un opéra huangmei. À cet égard, on ne peut qu’apprécier les nombreux chants dont les textes sont bien évidemment écrits par Chang Cheh. Les chansons peuvent servir à expliquer les transitions entre les périodes, c’est un outil narratif vraiment agréable. Elles ont aussi la fonction de dialogue entre les personnages et par moment de monologue pensif.

Diana Chang est formidable, sa voix et ses gestes donnent une très bonne harmonie à l’ensemble, elle est absolument gracieuse dans ce rôle pourtant assez défavorable. L’un des sommets du film, c’est la discussion finale entre Wu Song et Lotus Pan. À la différence des autres chants, cette discussion adopte un rythme rapide comme si les personnages cherchaient à se juger.

 

 

 

 

 

 

Quant à la réalisation de Chow Sze-loke, elle est efficace sans être parfaite. Il arrive à utiliser les éléments du décor pour faire ressortir certaines pensées via des plans discrets des personnages, c’est simple mais permet de donner une cohérence plus complète aux scènes. De même, la composition des décors est somptueuse, on peut penser notamment à la maison enneigée. En dépit du budget, il s’en sort rudement bien.

 

 

 

 

 

 

 

The Amorous Lotus Pan est un opéra huangmei sympathique dans lequel Chang Cheh commence à développer ses thématiques futures. En plus de la beauté et de l’harmonie des musiques, il ne faudrait pas oublier Diana Chang qui nous donne une très bonne prestation. Par ailleurs, Ku Feng et Lau Kar Leung font une courte apparition, l’un en tout début de film et l’autre lors du combat en pleine rue. Au final, The Amorous Lotus Pan reste un film agréable et concis, un bon divertissement marqué par la patte scénaristique d’un ogre en devenir.

 



13/06/2012
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