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                                               Delightful Forest - 1972

=>  Film chinois réalisé par Chang Cheh et Pao Hsueh Lieh en 1972.

Synopsis :

Wu Song, ancien officier, est arrêté pour le meurtre de sa belle sœur et de l'amant de cette dernière. Ses talents de combattant et son intégrité vont rapidement attirer l'attention autour de lui, et des complots vont être fomentés.

Casting :

Ti Lung
Tin Ching
Zhu Mu
Lee Man Tai
Chiang Nan
Nam Wai Lit
Wong Kwong Yue
Wong Ching Ho
Yue Fung
Kong Ling

                                                                         ***   Critique   ***

Le début des années 70 fut marqué par le triangle d’or : Chang Cheh/David Chiang/Ti Lung. L’ogre de Hong Kong s’est littéralement approprié le duo à l’époque, offrant au public plus d’une dizaine de films plus épiques les uns que les autres. Mais il est également arrivé qu’il décide ne mettre en valeur qu’un seul de ses acteurs.

Si le réalisateur a presque constamment prouvé sa préférence pour le rebelle David Chiang, il lui est arrivé à plusieurs reprises d’offrir à Ti Lung l’opportunité de briller. Delightful Forest est l’un de ces films dans lequel l’acteur peut imposer sa stature et son charisme sans être dans l’ombre du James Dean de Hong Kong.

Le récit se focalise sur le personnage de Wu Song, l’un des 106 bandits des romans « Au bord de l’eau ». Ti Lung incarnera ce personnage à quatre reprises : dans Water Margin et sa suite All Men Are Brothers, du même Chang Cheh, mais surtout dans le préquel à Delightful Forest, Tiger Killer, réalisé en 1982.

Delightful Forest commence d’ailleurs là où termine Tiger Killer. Wu Song, alors officier de police célèbre pour avoir tué un tigre mangeur d’homme à mains nues, tue les assassins de son frère : sa belle-sœur adultère et l’amant de cette dernière.

Le film fait office de transition entre Tiger Killer et Water Margin, puisqu’il retrace les événements qui ont conduit Wu Song à rejoindre les 106 bandits. Mais alors qu’on pouvait s’attendre à un récit épique et ample, Chang Cheh livre un divertissement classique et sans envergure. L’intrigue se suit sans grand intérêt, gâchée par un scénario sans rebondissements et sans enjeux. Les thèmes forts qui ont fait de certains films de l’Ogre des classiques intemporels sont absents. Les scènes se suivent sans qu’il ne se passe vraiment rien. L’ensemble aurait d’ailleurs gagné à être réalisé comme segment d’un film à sketchs tel que Trilogy Of Swordsmanship.

Alors que le premier combat bénéficie d’une tension réellement palpable, qui en décuple l’intensité, les autres se regardent comme de simples démonstrations martiales, sans qu’on ressente la rage qui devrait les habiter. Pourtant, la chorégraphie est excellente pour l’époque, et on assiste à de véritables joutes martiales, crédibles et violentes. On est loin des pas de danse de David Chiang, et Ti Lung est une fois de plus très convaincant dans les combats. Les frères Liu et Tang Chia nous offrent des échanges précis, rapides et d’une violence qui fait honneur à Chang Cheh. Mais le manque d’enjeux les rend moins inoubliables qu’ils n’auraient pu l’être.

Reste la prestation dramatique de Ti Lung, une fois de plus éblouissant de charisme, mais son rôle est sans consistance, et les épreuves qu’il subit paraissent trop fades. Il manque réellement à Delightful Forest un scénario digne de ce nom pour prétendre appartenir à la catégorie des grands classiques de Chang Cheh.

Il s’agit d’un honnête divertissement, aux quelques combats très réussis, mais comportant son lot de longueurs. A recommander aux fans de l’acteur ou du réalisateur uniquement.